OLYMPIENNES ET MARSEILLAISES

La balle dans le pied des Olympiennes

24 Mars 2015, 00:04am

Publié par Philippe Serve

La balle dans le pied des Olympiennes

 

Par Philippe Serve

Dimanche 22 mars, l’Olympique de Marseille a enregistré une bien mauvaise opération comptable en cédant un nul à domicile devant Nivolas-Vermelle (0-0), laissant filer Nîmes à 5 pts. Un résultat qui compromet le rêve d’accession à la D1, alors que six matchs restent à jouer.

Debout de g à d: Vallet, M'Bassidjé, Anigo, Pourquiès, Cousin, Pizzala.

Accroupies: Ben Abdelghani, Vignal, Hatchi, Montagna, Blanc.

Ne coupons pas les cheveux en quatre : les Olympiennes ont failli à leur mission ce dimanche en s’avérant incapables de s’imposer (pour la deuxième fois de la saison) devant les premières non relégables du groupe C de D2. L’exigence était simple, même si difficile : remporter les 7 matchs restant afin de s’assurer la montée en D1 sans avoir à compter sur un faux pas du leader Nîmes… en dehors d’une défaite de celles-ci le 12 avril sur le terrain de l’OM ! Cette exigence ne sera pas tenue et, désormais, une victoire sur le leader dans trois semaines s’avèrerait insuffisante. Non seulement il faudra encore remporter tous les autres matchs (dont deux déplacements périlleux au FA Marseille et au Puy), mais encore compter — c’est là la nouveauté — sur une autre défaite ou un nul des Crocodiles. Soyons francs et sans langue de bois : si notre confiance reste toujours entière en ce qui concerne la capacité des Olympiennes à réussir une telle série, l’impressionnant succès du leader au Puy lors de cette journée (0-3), chez une équipe qui était alors en course pour l’accession (plus vraiment le cas aujourd’hui) n’invite pas à l’optimisme. Après, le football étant ce qu’il est, tout est toujours possible… La seule certitude demeurant est que les joueuses de Christophe Parra doivent prendre conscience que rien n’est mathématiquement perdu, et que lâcher mentalement ressemblerait à un affront fait à leurs couleurs, à leur club, leur staff, leurs très nombreux supporters et, avant tout… à elles-mêmes.

Laetitia Abou-Deraa en flèche.

Pourquoi ?

La question portant sur les raisons de cette contre-performance, nul doute que Christophe Parra et son staff se la sont déjà posée sans attendre, et faisons-leur confiance pour en trouver la réponse. À la vue du résumé vidéo du match, les Olympiennes ont largement dominé la 2e mi-temps, avec un grand nombre de situations dans la surface adverse. Mais de la précipitation, de mauvais choix, un manque de lucidité, mais aussi de force de frappe n’ont pas permis de concrétiser cette main mise sur le jeu en buts. Or, en football, au bout du compte – et on ne le répètera jamais assez – le but du jeu est justement d’en planter, des buts. Ce défaut des Olympiennes, le manque de réalisme offensif, n’est pas nouveau. Les attaquantes se baladaient en District et DH, mais les défenses de D2 sont d’un tout autre tonneau et souvent composées d’éléments rompus aux joutes de cette division, quand ce n’est pas de D1. L’OM n’a que deux joueuses véritablement expérimentées : Léa Rubio et Caroline Pizzala. La première absente, la seconde ne peut tout faire. Pauline Cousin est la 3e joueuse à avoir connu l’élite malgré son jeune âge et on l’a vue très active sur le front de l’attaque, multipliant les occasions, mais – apparemment – trop isolée et manquant de soutien dans la surface de vérité. Devant une défense renforcée et bien organisée, la tâche ne pouvait que s’avérer difficile, même s’il faut saluer l’envie et la répétition des efforts de l’ancienne championne du monde U17 et de ses coéquipières.

Pauline Cousin se fait la belle

L’absence de Charline Marcilly au milieu, en sus de celle de Rubio, a aussi sans doute pesé, tout comme la sortie prématurée (66’) d’Alicia Pourquiès qui faisait son retour. L’OM manque peut-être d’une « tueuse » devant, du style Moziyan au FAM, Ramos à Nîmes ou Castera à Toulouse. Pauline Cousin, extrêmement précieuse par son explosivité, sa vitesse, sa malignité, est peut-être plus une « percutante » qu’une pure buteuse.

Si nous n’oblitérons pas que Nivolas aurait pu marquer deux fois, avec un poteau en première période et un beau sauvetage en deuxième d’Anaïs Hatchi qui sort un coup-franc qui filait sous sa barre, la défense centrale peut se réjouir du retour — ou plutôt des débuts — d’une autre ex-reine du monde U17 en 2012, Amandine Blanc (19 ans), après quasiment deux ans de blessure et seulement deux matchs avec l’équipe première (novembre 2013) depuis son arrivée au club. Pas de but encaissé à l’arrivée, cela va certainement aider Amandine à retrouver toute sa confiance en elle et en ses moyens, et lui permettre de reprendre le cours de sa très prometteuse carrière là où elle l’avait laissée. Tout n’aura donc pas été tristounet en cette arrivée pluvieuse de Printemps.

Amandine enfin sous le maillot Blanc !

P.S.

Stade Arsène-Manelli, OM et Nivolas Vermelle 0 à 0. 

Arbitre : Mme Stéphanie Chazal épouse Bencteux assistée de MM. Alex Epinoux et John Smith.
Délégué : M. Georges Caramanolis.
Avertissements - OM : Cousin (49). Nivolas Vermelle : Duval (32).
OM : Hatchi - Vignal, Blanc, M’Bassidjé, Montagna - Anigo - Pizzala (cap), Ben Abdelghani - Pourquies (Gouy, 66) - Cousin, Vallet (L. Abou-Deraa, 46).
Entraîneur : Christophe Parra.
Nivolas Vermelle : Robin - Bernard, Chollier, Duval - Verdan (cap), Oms, Mano, Andriot - Emerard - Orts, Olivo (Laurencin, 80).
Entraîneur : Maxime Clain.

Photos : OM.Net

Commenter cet article

C
Si je ne me trompe, Léa devrait jouer le match prochain non ? et comme le dit Jean, Nîmes n'est pas encore en D1 !. Comme en MMA, tant que l'adversaire n'est pas KO ou soumis, le combat n'est pas terminé !.<br /> Ne vous laissez pas abattre les filles...Allez les Olympiennes, nous sommes avec vous :)
Répondre
M
Championnat terminé. Nimes quasiment assuré de monter. Reste 6 match amicaux à disputer. Rendez-vous en septembre 2015, toujours en D2, pour la saison prochaine ...
Répondre
P
Je te trouve bien définitif... Si les filles partent avec à l'esprit 6 matchs amicaux, ce n'est pas comme ça qu'elles battront Nîmes. Et si celles-ci se loupent dans un autre match, les Olympiennes regretteraient cruellement de ne pas y avoir cru. Tant que c'est mathématiquement possible, il faut y croire. C'est exactement ce qu'ont fait les Niçoises en DH féminine, alors que Toulon était donné vainqueur. Résultat : Nice est passé devant et, sauf énorme surprise à la dernière journée, jouera l'Interrégion.<br /> En d'autres temps, ton défaitisme t'aurait valu un peloton d'exécution !
J
N'oublier pas le travail accompli par ces filles pour le première en D2, c'est même remarquable alors continuons à les encourager. Nîmes n'est pas encore en D1.
J
Bonjour,<br /> Oui mais l'équipe est jeune. Ne battons pas en retraire qui sait? Attendons la fin du championnat. Caro est la seule expérimentée, Léa nous fait défaut par son absence. Je suis d'accord qu'il faut renforcer la pointe de l'attaque avec une vraie buteuse et peu être une nouvelle en 10. Après attentons un peu que cette équipe ai plus d'expérience. Pauline apporte beaucoup mais elle est un peu isolée.<br /> Jean
Répondre
J
Allez les filles RDV dimanche à la veore. En d1 Lyon a bien perdu à domicile. Alors il faut continuer à les encourager elles le mérite.