OLYMPIENNES ET MARSEILLAISES

Coupe de France (8e) : au revoir, la fierté au front.

16 Février 2015, 12:57pm

Publié par Philippe Serve

Coupe de France (8e) : au revoir, la fierté au front.

 

Par Philippe Serve

L’Olympique de Marseille féminin quitte la Coupe de France au stade des 8es de finale, éliminé par l’AS Saint-Étienne, formation de D1 (0-2). Mais avec les honneurs, et fier d’un remarquable parcours.

Elles n’iront pas plus loin cette saison. Battues à l’Etrat (Loire) par une formation de Saint-Étienne évoluant une division au-dessus, les Olympiennes disent au revoir à la Coupe de France pour 2015. Pas adieu à la compétition. Car gageons qu’elles reviendront la saison prochaine avec plus d’expérience et d’ambition encore, prêtes à battre une nouvelle fois leur record historique. Ce record avec lequel elles sont revenues hier soir à Marseille, une légitime fierté au front et au cœur : une participation à un 8e de finale. Et, surtout, une remarquable résistance face à un club de l’élite.

Gommer le gouffre

On le sait, entre D1 et D2 existe un vrai gouffre qui explique les incessants mouvements d’ascenseur : on monte pour redescendre aussitôt dans bien souvent des cas. Mais Saint-Étienne appartient aux formations « longue durée », participant à sa 8e saison consécutive dans l’élite, vainqueur de cette Coupe de France en 2011, et finaliste en 2013. Autrement dit, un « gros » en regard de cette toute jeune équipe de l’OM créée il y  a seulement trois ans et demi. On s’en était aperçu en avant-saison, avec ce match amical où les Olympiennes n’avaient pas existé, écrasées 0-5. Alicia Pourquiès nous le disait en milieu de semaine dernière, ce match servirait de référence-test pour juger de la progression de l’équipe. Le groupe de Christophe Parra avait-il suffisamment évolué en six mois pour rogner un minimum de cette énorme différence de niveau ? La réponse est oui. Mieux même : pendant 45 minutes, soit toute une mi-temps, l’OM aura fait jeu égal avec son adversaire. Très bien en place, développant son jeu collectif à base de passes et de mouvement, agressif dans le bon sens du terme, l’équipe n’a souffert à aucun moment de la comparaison. Elle aurait même pu ouvrir le score très rapidement si Cécilia Vignal, servie par Caroline Pizzala,  n’avait buté sur la gardienne Julie Perrodin, très bien sortie dans ses pieds. Une mi-temps parfaitement équilibrée durant laquelle les Olympiennes gommèrent le gouffre D1-D2, même si les occasions de marquer ne furent guère nombreuses de part et d’autre. Avec la capitaine Léa Rubio repositionnée en défense centrale, et un milieu de terrain Pizzala-Marcilly-Anigo très actif et précis, l’OM laissait une excellente impression.

Résister…

Nul doute que pendant la pause Hervé Didier, l’entraîneur de l’ASSE, remonta les bretelles de ses joueuses. De ses propres aveux, il piqua leur orgueil : où était la formation de D1, où celle de D2 ? Sous une pluie de plus en plus drue, les Vertes mirent alors le pied sur le ballon et le match. Les Olympiennes privées d’Alicia Pourquiès subirent et enclenchèrent le mode résistance. L’espoir d’arriver au bout des 90 minutes avec un score vierge et d’arracher une séance de tirs au but, entretenu par une remarquable Anaïs Hatchi dans les buts, gonflait chez les supporters de l’OM, certains ayant fait le déplacement, beaucoup suivant le Live assuré par le compte tweeter d’Olympiennes et Marseillaises (@BlogOMFeminines). Merci en passant et comme d’habitude à Guillaume, notre relais sur place.

Christophe Parra renforça sa muraille défensive en y introduisant Laure Roffe-Vidal, une défenseure centrale prenant la place d’une attaquante (Éloïse Vallet) à l’heure de jeu… Il restait moins d’un quart d’heure à jouer lorsque l’équipe céda. Sur un coup-franc tiré de la droite à la limite de la surface et prenant la direction de la lucarne opposée, Hatchi repoussa le ballon de sa main droite au prix d’une superbe détente. Hélas, Candice Gherbi qui venait tout juste d’enter en jeu, devança Tess Laplacette et reprit le cuir à bout portant de la tête, le propulsant au fond des filets (76e, 1-0)…

Même largement dominées maintenant, tout restait possible pour les Olympiennes avec un seul but de retard et une quinzaine de minutes à jouer. Mais le temps de remettre en jeu, Sarah Palacin, la redoutable buteuse verte était lancée en profondeur et partait seule au but. Léa Rubio, en position de dernière défenseure, la fauchait aux 18 mètres. La sanction, indiscutable, tombait : carton rouge (77e)... Dès lors, la mission tournait à l’impossible. À 10 contre 11, privées de leur capitaine, avec un but de retard et peu de temps à jouer sous un déluge, les Olympiennes craquèrent... Anaïs Hatchi, encore elle, retarda l’échéance en gagnant son duel devant Palacin qui avait échappé à Roffe-Vidal… Mais à la 81e, l’avant-centre des Vertes filait une nouvelle fois dans le dos de la défense des filles en blanc et, cette fois, glissait subtilement le ballon hors de portée de la gardienne olympienne (2-0). La messe était dite. L’ASSE aurait même pu aggraver la marque en fin de match, mais Hatchi s’y opposa, refusant ce plaisir à l’intenable Palacin.

Déception, mais fierté !

L’incontournable déception des Olympiennes – quelques larmes ont dû couler dans les vestiaires – laissera vite le pas à une fierté légitime. La section féminine de l’OM ne cesse d’avancer depuis 2012 : 1er tour régional, puis fédéral, 32es de finale, en 8e cette saison, tenant la dragée haute à un pensionnaire attitré de D1, l’aventure en Coupe de France est à l’égal de celle en championnat. Cette équipe, si attachante, autant au niveau du staff que des joueuses elles-mêmes, continue à tracer sa route sans jamais renier sa philosophie de jeu et de vie. Les joueuses apprennent, match après match, grandissent. Elles doivent maintenant se servir de l’expérience de ces rencontres couperets, de ce tutoiement avec le plus haut niveau, pour avancer encore plus fort, plus irrésistiblement, sur le chemin menant à la D1. La défaite du Puy hier en match en retard (2-3 à domicile devant Claix qui, décidément, ressuscite !) est peut-être un bon signe envoyé aux Olympiennes. Mais c’est d’elles, et d’elles seules qu’elles tireront la force de gravir les neuf sommets qui se présenteront encore à elles et au bout desquels les attend le Graal. Qu’elles s’en souviennent dès dimanche prochain, à l’heure de disputer leur match en retard à Aurillac. Elles auront laissé la Coupe derrière elle, mais entreront sur les terres du Cantal la tête haute. Et fortes du soutien indéfectible et de plus en plus massif de leurs supporters qui les félicitent et les remercient…

P.S.

© Philippe Serve / olympiennesetmarseillaises.com

Complexe sportif des Ollières, Saint-Étienne bat OM 2 à 0. Mi-temps : 0-0.
Arbitre : Mme Emilie Mougeot assistée de MM. Gérard Mitai et Michaël Balestra.
Délégué : M. Alain Rodriguez.
Buts - Saint-Étienne : Gherbi (76), Palacin (81).
Avertissements - Saint-Étienne : Lavaud (40), Gherbi (86). OM : Pizzala (54).
Expulsion - OM : Rubio (77).
Saint-Étienne : Perrodin - Audemar, Viguier, Courteille (cap), Soulard - Cirri - Lorgere, Blanc-Gonnet (Gherbi, 77) - Lavaud (Benoit, 82), Chaumette (Coton-Pelagie, 61), Palacin.
Entraîneur : Hervé Didier.
OM : Hatchi - Laplacette, Rubio (cap), M’Bassidje, Montagna - Marcilly - Pizzala, Anigo (Ben Abdelghani, 58) - Cousin - Vallet (Roffe-Vidal, 62), Vigna (C. Abou-Deraa, 80).
Entraîneur : Christophe Parra.

Photos : © Meryll Vian / OM.Net

Vidéo : Kévin Marcou © OM.Net

Commenter cet article