OLYMPIENNES ET MARSEILLAISES

D2 : un nul pas si nul que ça à Nivolas-Vermelle (2-2)

19 Octobre 2014, 23:38pm

Publié par Philippe Serve

 

Par Philippe Serve (avec l'aide précieuse de @Maatthiiieeu, à Nivolas, merci à lui !)

Mené 0-2 après moins d’un quart d’heure de jeu, l’OM Féminin a ramené le nul de Nivolas-Vermelle (2-2). Une frustration doublée d’une déception sur un plan comptable, mais aussi la satisfaction d’avoir su réagir.

La semaine dernière, nous écrivions ici même que les Olympiennes avaient pris la bonne habitude de marquer très rapidement (quatre fois sur cinq dans le premier quart d’heure). Le football ne répondant pas à des lois établies une fois pour toutes — et heureusement ! — la roue tourne, parfois malicieuse. Tel fut le cas en ce dimanche à Nivolas-Vermelle, où les Marseillaises jouèrent aux arroseuses arrosées. À la 9e minute, le tableau d’affichage exhibait encore sa virginité, 0-0. Moins de 120 secondes plus tard, les Olympiennes avaient deux buts de retard…

Un départ catastrophique

Pour une fois, l’OM jouait à l’extérieur avec sa tunique maison, en blanc, les Nivolésiennes évoluant tout en rouge. Une absente de marque chez les visiteuses : Léa Rubio, que des problèmes de dos avaient fait renoncer la veille du départ, comme annoncé ici. Son absence constituait un test supplémentaire pour l’équipe orpheline de son emblématique et si précieuse capitaine… Ce test s’avérait vite très vinaigré…  Un coup-franc concédé par Tess Laplacette, et la jeune Kelly Bernard (20 ans) expédiait un missile dans la lucarne d’Anaïs Hatchi (10’, 1-0). L’inattendu coup de bambou faisait suffisamment vaciller les Olympiennes pour qu’il se transforme aussitôt en coup de massue. Le temps de remettre en jeu, Sarah Verdan prenait la poudre d’escampette sur une balle en profondeur, et gagnait son un contre avec Hatchi (11’, 2-0)…

Anaïs Hatchi est lobée sur le coup-franc. 1-0 pour Nivolas.

D’un côté une équipe sonnée, de l’autre une euphorique. Les Marseillaises étaient dans le dur en ce début de match, comme jamais depuis le début de cette aventure en D2… Bon, quand les choses commencent mal, il n’y a que deux solutions : ou sombrer comme une vulgaire équipe, ou se retrousser les manches et se mettre enfin au boulot. L’Olympique de Marseille féminin n’est pas une vulgaire équipe, elle l’a suffisamment prouvé dans son encore jeune histoire. Alors, les joueuses se réveillèrent petit à petit, boostées par un Christophe Parra guère heureux de la tournure des événements et de la passivité initiale de ses filles. En l’espace de quelques minutes, l’OM se créait deux énormes occasions, mais Robin, la gardienne de Nivolas, réussissait deux arrêts miraculeux. On n’y était pas encore, et Christophe Parra donnait de la voix et tançait ses joueuses : « Oh, j’y vais moi sur ce ballon ! »

Anaïs M'Bassidjé

L’espoir revient

L’OM poussait de plus en plus, face à une formation locale très bien en place et qui ne s’affolait pas. Évidemment, deux buts d’avance aident à rester sereine. Robin, encore elle, remportait un nouveau face à face. Il restait cinq minutes à jouer en première période quand Christophe Parra tentait un coup de poker sans attendre la mi-temps. Il sortait Cathy Abou-Deraa, et lançait la jeune Oumayma Maiel (17 ans) qui foulait pour la première fois une pelouse de D2. Elle avait à peine touché un premier ballon qu’elle se retrouvait au bout d’une contre-attaque et en duel avec Robin. L’ancienne Niçoise éliminait la gardienne et réduisait la marque ! (45’, 2-1). La mi-temps survenait sur la remise en jeu. L’essentiel avait été fait : marquer un premier but, celui de l’espoir.

 Oumayma Maiel réduit la marque juste avant la mi-temps 2-1

Oumayma félicitée par Caroline Pizzala et Tess Laplacette

Le mental, pas les jambes

Dès la reprise — et après sans doute un discours bien senti de Christophe Parra dans les vestiaires —, les Olympiennes repartaient à l’attaque. L’égalisation survenait après moins de dix minutes. Laplacette lançait Maiel qui dribblait deux adversaires dans la surface et servait Pourquiès. Boum ! La grande Alicia ne se faisait pas prier pour expédier le cuir au fond d’une grosse frappe, et inscrire son 5e but en championnat ! (53’, 2-2)…

Alicia Pourquiès égalise 2-2. Ce qui s'appelle "ouvrir son pied" !

Cette fois, la massue tombait sur la tête des Iséroises. Les minutes suivantes, l’OM prit le dessus. Un coup-franc bien situé vit Pourquiès tirait malheureusement sur la gardienne. Puis le jeu se rééquilibra, la fatigue se faisant nettement sentir dans les jambes Olympiennes. Le petit plus d’énergie suffisant à arracher la victoire fit défaut. Nivolas reprit ses esprits, se réorganisa. Plus rien ne se passa jusqu’à la fin du match qui s’acheva donc sur ce score de parité, 2-2.

Verre à moitié vide ou plein ?

La question ne peut pas ne pas se poser : deux points perdus, vu la terrible entame qui n’aurait jamais dû se produire ? Ou deux points gagnés, vu la terrible entame qui s’est produite ? Et si la vérité était entre les deux ? Ou plutôt dans les deux ? Oui, les Olympiennes ne peuvent que ressentir une violente frustration et sans doute beaucoup de colère contre elles-mêmes d’avoir vendangé ainsi une récolte qui s’annonçait prometteuse. Et Christophe Parra ne manquera pas d’en tirer la leçon et de la rappeler avant chaque prochaine rencontre. Oui, ce début de match raté permet ce soir à Nîmes de s’envoler au classement et de posséder 5 pts d’avance… Mais ne soyons pas totalement négatifs. N’accablons pas cette équipe qui a eu l’immense mérite de revenir au score et, ainsi, d’éviter une deuxième défaite dans ce championnat. Nous ne cessons ici de rappeler à ceux qui l’oublieraient les grandes qualités de cette équipe, de son staff, et combien ses ambitions de gravir les sommets est légitime. Mais nous tenons aussi toujours à mettre en garde contre un excès de confiance. Nous avions titré dans l’article de présentation du match : « Ne pas se voir trop belles ». La mise en garde n’était pas superflue. Mais cet accroc, en partie réparé, fait partie de l’apprentissage. Ce raté aidera cette équipe à grandir. Parfois, il faut accepter que le pied reste accroché à une racine que sa propre inattention a ignorée. Deux points ont été perdus, mais un a été sauvé. L’erreur, quelle que soit sa nature, doit être acceptée. Ce qui ne saurait l’être est sa répétition. Les Olympiennes sont prévenues. Qu’elles reprennent donc leur bonne habitude : ouvrir le score, elle, et personne d’autre. Vite et bien. Relevé des copies le 8 novembre à la maison face à Véore-Montoison. Une semaine plus tard, premier partiel à Nîmes !

OM : Hatchi - Laplacette (Montagna, 69), Roffe-Vidal, Perrin (cap), M’Bassidjé  - Pizzala, Marcilly - Ben Abdelghani (Anigo, 78), Pourquies, C. Abou-Deraa (Maiel, 40) - Cousin.
Entraîneur : Christophe Parra.

P.S.

Photo : OM.Net

© Philippe Serve

Oumayma Maiel

Oumayma Maiel

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