OLYMPIENNES ET MARSEILLAISES

CdF – 8e : Les Olympiennes passeront-elles au vert ?

14 Février 2015, 14:38pm

Publié par Philippe Serve

CdF – 8e : Les Olympiennes passeront-elles au vert ?

 

Par Philippe Serve

Dimanche 15 février, l’Olympique de Marseille féminin se déplace à L’Etrat (Loire) pour y affronter l’AS Saint-Etienne (D1) en un 8e de finale de Coupe de France déjà historique. Les joueuses de Christophe Parra peuvent-elles réussir l’exploit ?

ASSE-OM : l’affiche en jette. Un grand classique des joutes du football hexagonal depuis un demi-siècle, entre deux clubs qui on trusté les titres. À eux deux, 19 Championnats, 16 Coupes de France, 4 Coupes de la Ligue, 3 finales de Ligue des Champions (deux pour l’OM, dont une victorieuse, seul club français à l’avoir remportée à ce jour). Mais nous parlons ici de football masculin… Déclinés au féminin, les palmarès se réduisent à… deux finales de Coupe de France, dont une victorieuse, pour les Vertes de Sainté… Autrement dit, les plus belles pages pour les deux sections féminines restent à écrire.

Les Vertes aiment bien la Coupe… quand il n’y a pas Lyon sur le chemin

L’AS Saint-Etienne au féminin aime bien la Coupe de France ces dernières années, avec ces deux finales sur les quatre dernières éditions. En 2011, après avoir atteint par deux fois les 1/4 F (2007, 2009), les Stéphanoises accrochent leur premier titre en remportant l’épreuve, profitant d’un tirage plutôt clément avec un seul club de D1 rencontré (Le Mans en quart). En finale, les Vertes s’imposent aux tirs au but devant un spécialiste de l’épreuve, le Montpellier d’Hoda Lattaf (0-0, 3 tàb 2). Dans cette équipe stéphanoise d’alors, de beaux noms : Camille Catala, Kheira Hamraoui, Méline Gérard, Aude Moreau… L’année suivante est moins glorieuse avec une élimination dès les 16es, le sort les ayant opposées à l’ennemi juré, l’Olympique Lyonnais (0-4)… En 2013, coucou, revoilà les Vertes en finale après un véritable exploit en demi contre le PSG (2-0). Mais Lyon, encore une fois, brise le rêve d’un deuxième titre, malgré une belle résistance (1-3)… et le refait la saison passée en 8e (0-3).

Les Olympiennes et la Coupe : une histoire qui se construit

De leur côté, les Marseillaises découvrent la Coupe de France lors de la saison 2011-12, au moment de la création de la section féminine. Chaque année qui passe marque une progression, au fur et à mesure que l’équipe gravit les échelons en championnat. Que l’on en juge :

2012 (District) : éliminé dès le 1er tour régional par Cassis-Carnoux aux tirs au but (0-0).

2013 (DH Challenger) : après avoir sorti Le Thor au 2e tour (4-0), puis Rousset en finale régionale (5-2), l’OM tombe au 1er tour fédérale (64e) devant l’ASPTT Montpellier qui évolue une division au-dessus (1-2).

2014 (DH Ligue) :  Aubune (2e tour, 3-1), Toulon (finale régionale, 8-0), Monteux (D2, 1er tour fédéral) en une incroyable fin de match (3-3, 4 tàb 3) passent à la trappe. L’OM échoue de justesse en 32e devant les voisines du FAM (D2). Cette fois les tirs au but ont été défavorables (1-1).

2015 (D2) : l’OM est en 8e pour la première fois de son histoire.

Comparaison des parcours sur l’édition en cours

Les Olympiennes sont les premières à entrer en lice dans l’épreuve en tant que formation de D2. Au 1er tour fédéral, elles retrouvent et sortent l’ASPTT Montpellier (1-0)… En 32e, revanche de la saison précédente, elles éliminent le FAM (2-1). Pendant ce temps, Saint-Etienne débute par une qualification tranquille aux dépens de Dijon (D2, 5-0)… En 16e, où elles pointent pour la première fois, les coéquipières de Léa Rubio se débarrassent de Nivolas-Vermelle, leur adversaire en championnat (2-1). L’ASSE, elle, passe encore facilement à Clermont (DH, 4-0)… Voilà donc les deux équipes opposées en 8e. Les Vertes confirmeront-elles qu’elles brillent en Coupe tous les deux ans ? Les Olympiennes sont-elles capables d’aller encore plus loin, elles qui n’ont perdu qu’un seul match (dans le jeu) en 11 rencontres de Coupe depuis 4 ans ? Car si Saint-Etienne a très mal commencé sa saison, l’équipe monte nettement en puissance depuis quelque temps.

Des Vertes à l’ambition retrouvée ?

L’ASSE féminine intrigue et irrite bien souvent ses plus fidèles supporters. Voilà une formation adossée à un grand club professionnel, dont on attend année après année qu’elle vienne se mêler aux meilleures, et qui, inexorablement, déçoit. Certes, de brillantes joueuses ont quitté le club ces dernières saisons. Les Houara, Catala, Hamraoui, Gérard, Moreau sont parties. Mais d’autres, talentueuses, sont arrivées ou ont éclos des sections jeunes : la très expérimentée et ancienne internationale Sabrina Viguier (avec qui Léa Rubio a joué au MHSC), Julie Morel (malheureusement blessée jusqu’à la fin de la saison), Nora Coton-Pélagie, la dernière arrivée Arianna Criscione, gardienne de nationalité US, ou les espoirs Candice Gherbi, Alice Benoît, Audrey Chaumette, Teninsoun Sissoko, Charlotte Lorgeré, Léonie Multari… Si l’on y ajoute Rose Lavaud ou la redoutable buteuse Sarah Palacin (déjà 11 buts cette saison en championnat), on se retrouve avec un bel effectif.

Pourtant, le début de saison aura été bien chaotique, l’équipe fréquentant journée après journée les places de relégable. Avec une seule victoire sur les dix premiers matchs (à Metz, nouveau promu), la catastrophe d’une descente en D2 pointait le bout de son nez. Un sursaut à Soyaux (victoire 2-1), puis d’autres succès contre Arras ou Metz à nouveau, ont commencé à redresser la situation. La dernière rencontre jouée (17e journée, victoire à Issy 3-0, triplé de Palacin) a sans doute sauvé le club. Si l’équipe a perdu toutes ses rencontres disputées contre les cinq premiers au classement, cela n’a rien d’exceptionnel dans une D1 à deux, voire trois ou quatre vitesses. Le fait est là : depuis la reprise, les Vertes jouent beaucoup mieux, comme le montrent les deux courtes défaites à Montpellier ou face à Juvisy (0-1 à chaque fois).

L’exploit est-il possible pour les Olympiennes ?

Lorsqu’on parle avec des responsables ou joueuses de l’OM, aucun doute possible : la croyance en un exploit dans le Forez est chevillé au corps. La défaite quasi surréaliste de dimanche dernier en championnat à domicile face à Claix (1-3) a sans doute servi, en bonne douche froide et même glacée qu’elle fut, à réveiller les esprits. Les Olympiennes, lorsque mises devant leurs responsabilités, n’ont jamais déçu. Bien sûr, elles ne partiront pas favorites, et une élimination serait considérée comme « logique » au niveau du résultat brut. Mais il serait étonnant de les voir passer à travers leur match. Leur intelligence, leur fierté, celle de leurs couleurs, leur talent, sans oublier ce manque de pression (rien à perdre, tout à gagner) et le désir de se jauger face à une formation de D1 qui les avait lourdement battues en match de présaison (5-0) peuvent composer un cocktail détonnant. Le retour de l’indispensable Léa Rubio dans le groupe est aussi un gage d’expérience supplémentaire et de « niaque » à nulle autre pareille, malgré le forfait très dommageable et de dernière minute d'Alicia Pourquiès, pourtant confiante en ses chances de participation il y a trois jours... Si tant est que les conditions météo ne soient pas trop défavorables aux filles du Sud, les Olympiennes auront un vrai coup à jouer. Mais la rencontre devra être abordée avec énormément de sérieux, de concentration, celle-là même qui a tant manqué sur 3 minutes (3 buts encaissés) contre Claix. La saine humilité ne sera pas confondue avec un manque de confiance en leurs propres forces. Leurs supporters peuvent compter sur leur détermination à réaliser ce qui serait le plus gros exploit de la jeune histoire de cette section…

P.S.

Photos : OM.NET, ASSE

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J
Bravo les filles. Une première mi temps exemplaire ou elles ont fait jeu égal voir plus. La deuxième plus difficile mais elles n'ont rien lâché.<br /> Continuez ce beau jeu et les marches supérieures seront bientôt franchies.<br /> Jean
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